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Discours à la Convention des Droites en 2019 : Zemmour à nouveau condamné

23 février 2024 dans dans Discriminations

Me Slim Ben Achour, à la sortie de l’audience de première instance en 2020, et Samuel Thomas, président de la Fédération nationale des Maisons des Potes

C’est une histoire qui dure, mais la persévérance des associations qui s’étaient constitué parties civiles pour obtenir la condamnation d’Eric Zemmour suite à son discours à la Convention des Droites en 2019, a payé.

Le jeudi 22 février 2024, E. Zemmour a été condamné par la Cour d’Appel de Paris, à 15 000 € pour provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence. Éric Zemmour devra également verser 1 000 euros de dommages et intérêts et 2 000 euros de frais de procédure à quatre associations antiracistes parties civiles, dont la Ligue des droits de l’Homme et la Fédération nationale des Maisons des Potes.

La Convention des Droites, organisée le 28 septembre 2019 à Paris, par Marion Maréchal-Le Pen, et ses soutiens d’extrême droite, avait offert une tribune de choix à E. Zemmour. Il y avait fustigé des immigrés « colonisateurs », décrivant le voile et la djellaba comme « les uniformes d’une armée d’occupation », considérant qu’« au triptyque d’antan immigration, intégration, assimilation s’est substitué [le triptyque] invasion, colonisation, occupation ». Il avait également appelé les jeunes Français à « se battre pour leur libération ».
Trois ans plus tard, Marion Maréchal deviendra vice-présidente exécutive du parti Reconquête, et est tête de liste de ce parti pour les élections européennes de juin 2024.

Me Jérôme Karsenti, à la sortie de l’audience de première instance en 2020, et Samuel Thomas, président de la Fédération nationale des Maisons des Potes

En 2020, VoxPublic avait soutenu le travail des avocats de la Fédération des Maisons des Potes, Me Slim Ben Achour et Me Jérôme Karsenti, pour médiatiser le procès en première instance qui avait abouti à la condamnation d’E. Zemmour à 10 000€ pour les mêmes motifs que ceux invoqués hier par la Cour d’Appel. Ce premier procès avait été relaté ici.

Dans une décision « aberrante » aux yeux de nombreux observateurs, la Cour d’Appel avait dans un premier temps relaxé E. Zemmour. au motif que les propos litigieux ne visaient pas « l’ensemble des Africains, des immigrés ou des musulmans, mais uniquement une fraction de ces groupes ».

Le parquet et les associations parties civiles avaient formé un pourvoi devant la Cour de cassation. Les juges avaient alors renvoyé l’affaire devant la Cour d’Appel, pour un nouveau procés. C’est le jugement de ce second procès en appel qui est enfin tombé ce 22 février.

C’est la troisième fois qu’E. Zemmour est condamné définitivement pour provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence. La justice sert ainsi de rempart à la normalisation des discours d’extrême droite. Il faudrait que cela inspire les autres espaces, politiques, médiatiques, de notre société.