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Face à la pandémie, des associations de terrain témoignent

26 mars 2020 dans dans Justice sociale et environnementale

Dans cette période de pandémie de Covid-19, la solidarité est de mise sur l’ensemble du territoire pour venir en aide aux personnes les plus fragiles et aux exclus. Témoignages.

Gerd Altmann

Les exilé.es, les détenu.es, les personnes sans-abri ou mal-logés ont été les grands oubliés des mesures de prévention contre le coronavirus. Les acteur.ices de terrain ont dû crier fort pour que des moyens soient mobilisés pour protéger quelques milliers de personnes à la rue ou libérer des migrant.es de quelques centres de rétention.

Voici trois témoignages de nos partenaires. Nous mettrons régulièrement en ligne sur notre site d’autres récits d’actions solidaires.

  • A Avignon, l’association et foyer Rosmerta :

« Etant confinés chez nous, nous avons été contraints de réorganiser l’action des bénévoles : chaque jour, un bénévole se rend au foyer et un autre téléphone, pour limiter l’équipe de terrain à 7 personnes, et ainsi réduire le risque de contamination. Les habitants sont confinés à l’intérieur ; ils sont au nombre de 15 adultes et enfants, et 28 jeunes. Une famille et 5 jeunes sont hébergés par des familles ou des amis pendant le temps du confinement. Ceux qui sont restés sont en semi-autonomie, avec des consignes bien comprises et respectées. Il y a aussi un responsable jeunes et familles par jour qui communique avec nous , si nécessaire. Nous avons également mis en place des duos jeune-bénévole extérieur pour l’aide aux devoirs, par téléphone ou internet. Un médecin passe une fois par semaine, ainsi qu’une personne pivot pour la santé et la vie quotidienne. »

  • A Briançon, Tous Migrants :

« L’épidémie n’arrêtera pas la solidarité dans le Briançonnais, ni ailleurs. La crise sanitaire amène les associations humanitaires à repenser leur fonctionnement pour s’adapter aux mesures. C’est le cas du Refuge solidaire, qui assure l’accueil d’urgence des exilé.e.s à Briançon. Le Refuges continue d’accueillir, mais de manière restreinte. Les maraudes au col de Montgenèvre pour venir en aide aux exilé.e.s ont dû être suspendues, décision douloureuse pour les bénévoles, notamment parce qu’elle fait craindre des accidents pour les exilé.e.s qui tenteront de franchir la frontière.

L’arrêt provisoire des maraudes et le renforcement des contrôles aux frontières ne vont pourtant pas empêcher les passages des exilé.e.s. La lutte contre la propagation du Covid-19 doit se faire en respectant les droits humains, c’est pourquoi nous demandons, avec d’autres associations humanitaires, une mise à l’abri des personnes vulnérables dans des conditions de vie dignes, ainsi que le respect des droits des personnes exilées à la frontière ».
  • A Paris, Habitants des squats et bidonvilles soutenus par Romeurope

« Les associations membres de Romeurope ont déployé de nombreuses initiatives pour venir en aide aux plus précaires confinés dans des logements insalubres, en squat et bidonvilles. L’urgence a d’abord été d’apporter de l’information de prévention avec la réalisation de vidéos en plusieurs langues. L’autre urgence a été d’assurer des approvisionnement en eau, si indispensable pour se laver les mains. Le réseau a aussi fait appel à des restaurateurs solidaires, comme à Saint-Ouen, qui fournissent des surplus alimentaires, parfois cuisinés pour l’occasion.

Le collectif expérimente une nouvelle façon d’objectiver les avancées – ou non – de la réponse à la crise humanitaire en suivant 3 indicateurs de près, sur un échantillonnage de terrains et territoires : l’accès à une aide alimentaire pérenne, l’installation à un point d’eau sur place et le passage d’une maraude médicale.

Enfin, Clémentine Sinquin, coordinatrice du réseau appelle à « nous informer des cas les plus précis possible d’amendes données à des personnes vivant en squats, bidonvilles, hôtels du 115 car nous les ferons remonter aux pouvoirs publics pour les contester  »